Le coup de force des syndicats de l'éducation
RECTORAT

Le coup de force des syndicats de l'éducation

J.-M.A.
Les syndicats enseignants, opposés à la suppression de 90 postes pour la prochaine rentrée, ont bloqué tous les accès au rectorat. (Fernand Bibas/France-Antilles)
Les syndicats enseignants, opposés à la suppression de 90 postes pour la prochaine rentrée, ont bloqué tous les accès au rectorat. (Fernand Bibas/France-Antilles)

Le deuxième comité technique académique (CTA), prévu hier matin n'a pas eu lieu. Les syndicats enseignants, opposés à la suppression de 90 postes pour la prochaine rentrée, ont bloqué tous les accès au bâtiment administratif.

La FSU, le Snes, le Snetaa-FO, le SMPECGTM, le SE-Unsa et l'Unsa Éducation, rassembles depuis la semaine dernière en intersyndicale, ont une nouvelle fois refusé de siéger au comité technique académique (CTA), prévu hier matin au rectorat, à Schoelcher. Il devait discuter des mesures de carte scolaire pour la prochaine rentrée. Avec à la clé, la suppression de 90 postes dans le second degré : 16 en lycée, 19 en collège, 51 en lycée professionnel et 4 en section d'enseignement général et professionnel adapté (Segpa). Ce sont d'ailleurs ces chiffres qui ont provoqué l'ire des syndicats. Hier, dès potron-minet, ces derniers ont bloqué l'ensemble des accès au bâtiment administratif, rendant impossible toute réunion. Ils ont dans le même temps appelé les personnels enseignants et nonenseignants à se mobiliser. Un appel qui a visiblement été entendu au vu du nombre élevé de grévistes présents au rectorat et des perturbations qu'ont connues certains établissements scolaires. Par ce coup de force, l'intersyndicale entendait alerter l'opinion publique et les élus sur la situation de l'Éducation nationale, qui subit actuellement un véritable démantèlement. Pour preuve : le sort réservé au lycée professionnel PetitManoir, où doivent être fermées plusieurs sections.
« ON NE PEUT PAS CONTINUER CETTE POLITIQUE »
« Le nombre d'élèves baisse » , nous dit-on, « il faut donc ajuster également le nombre d'agents (enseignants et non-enseignants), car il ne faut pas laisser filer les déficits. Il faut réduire les dépenses publiques » , lance Gabriel Jean-Marie, patron du SMPE-CGTM. « Quel cynisme! Quelle hypocrisie! » . Pour Jocelyn Présent, responsable du Snetaa-FO, ces suppressions de postes vont à rencontre des besoins des élèves et des personnels de l'académie. « Le rectorat a présenté le plan mathématiques pour le premier degré, c'est la raison pour laquelle il n'y a aucune suppression de postes en primaire, mais pourquoi n'a-t-on rien proposé pour le second degré, alors qu'il y a, en collège et en lycée, des élèves en difficulté ? Aucune réflexion n'a été menée, les dossiers ont été mal ficelés. Et voilà le résultat » . A en croire Jocelyn Présent et les autres syndicalistes, cette politique de « casse » du système éducatif et singulièrement de l'enseignement professionnel (qui coûte trop cher) ne date pas d'aujourd'hui. Elle a été initiée par l'ancien recteur, André Siganos. « Or, on ne peut pas continuer cette politique » , insiste le leader du Snetaa-FO. « D'autant qu'on a changé de recteur et de gouvernement » . Reste que la rectrice Catherine Bertho-Lavenir, en cas de nouvel incident, s'agissant de la tenue du prochain CTA, n'aura pas besoin de la présence des syndicats pour entériner les mesures de carte scolaire pour la rentrée 2014/2015. « Elle engagera alors sa responsabilité » , fait observer Jocelyn Présent.
En attendant, la mobilisation et le blocage du rectorat continuent, et l'intersyndicale, dans un communiqué, invite les personnels enseignants et non-enseignants à rejoindre le mouvement. Une énième crise secoue l'Éducation nationale!
Concours SAENES interne et externe commun - session 2014
En raison d'un mouvement de grève, les concours interne et externe de SAENES (secrétaire administratif de l'Éducation nationale et de l'enseignement supérieur), session 2014, initialement prévus au rectorat le vendredi 28 mars auront lieu le même jour au palais des congrès de Madiana, à Schoelcher. Votre présence est obligatoire à 5 h 30 (soit 1/2 heure avant l'épreuve prévue à 6 heures).
Chaque candidat doit se présenter muni(e)de sa convocation et d'une pièce officielle d'identité avec photographie aux lieux, date et horaires ci-dessus.
Le communiqué du rectorat
Dans un communiqué, la rectrice de l'académie dit « regretter ce mouvement qui perturbe le travail des services » .
Elle rappelle, comme elle l'a précédemment affirmé, « qu'elle est attachée au bon fonctionnement des instances de concertation statutaires et qu'elle est à tout moment disponible pour le dialogue social.
Les propositions de moyens élaborées au cours des dernières semaines, notamment pour assurer le développement du lycée Petit-Manoir, devraient être, après discussion, de nature à répondre aux inquiétudes exprimées » .

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