ACTUALITé - SOCIAL
Mobilisation à la Mission locale
France-Antilles Guadeloupe 12.07.2017
L.B.-S.4RÉAGIR
Les salariés de la Mission locale ont entamé un mouvement social le 6 juillet, réclamant le versement de leurs salaires. Mais leurs revendications sont aujourd'hui plus larges.
La mobilisation à la Mission locale de
Guadeloupe - association loi 1901 qui remplit une mission de
service public pour l'insertion professionnelle et sociale des
jeunes - a démarré jeudi dernier, explique Sarah Nicolas, la
porte-parole des salariés mobilisés.
« Normalement, nos salaires sont versés le
20 de chaque mois mais le 6 juillet, constatant que nous n'avions
pas encore été payés, nous nous sommes mobilisés » , explique la
jeune femme, membre de la CGTG.
« Dès le lendemain, nous avons été reçus
par le directeur Max Laurent et le président de la Mission locale,
Georges Hermin, qui nous ont assuré que les virements étaient en
cours. En effet, ils ont été effectués. Mais ces problèmes de
retard de salaires sont récurrents. Les problèmes ne datent pas
d'hier. »
RENDEZ-VOUS À LA RÉGION
La porte-parole rappelle qu'une forte
mobilisation avait déjà eu lieu en 2015 pour ces mêmes motifs.
Malgré le protocole d'accord signé, la situation ne se serait pas
améliorée, selon elle, pointant les questions de sécurité, de la
salubrité des locaux, un parc informatique obsolète et des lignes
téléphoniques coupées (1).
Hier, les salariés se sont rendus au
conseil régional, à Basse-Terre, l'un de leurs financeurs avec le
conseil départemental et l'État. « Nous avons présenté nos
doléances à la secrétaire générale et au directeur des ressources
humaines de la Région. Ils nous ont assuré qu'ils les feraient
remonter et se sont dits sensibles à notre situation. Nous avons
demandé à rencontrer le président Ary Chalus. »
Ces salariés de la Mission locale, qui
compte 8 antennes et suit environ 17 000 jeunes par an, veulent que
leur soient garantis des fonds suffisants pour être payés et mener
à bien leur mission.
« Nous tapons du poing sur la table pour
dire : « C'est assez! » Vis-à-vis de nos banques, avec tous ces
retards, il n'y a plus de confiance. Nous demandons des garanties.
»
Les salariés en grève retourneront
aujourd'hui sur leur piquet au siège, à Petit-Acajou, aux Abymes.
Aucune nouvelle rencontre avec la direction ne serait prévue mais
cette dernière se dit prête à tout échange.
(1) À la date d'hier.
IL A DIT Max Laurent, directeur de la Mission
locale : « Les salariés en ont assez et moi aussi »
« Le siège fonctionne, ainsi que
quelques antennes. Nous pouvons dire qu'une cinquantaine de
salariés est mobilisée, sur les 78. Ce conflit aurait déjà dû être
réglé car nous avons eu une réunion vendredi avec l'ensemble du
personnel. Nous avons signé un engagement sur un certain nombre de
points, comme la régularité du versement des salaires à date fixe,
le versement d'un forfait de 150 euros par salarié pour régulariser
agios et autres difficultés rencontrées, l'amélioration des locaux,
etc. Mais peut-être que les salariés ne nous croient plus. Nous
sommes une structure régulièrement rattrapée par des problèmes de
trésorerie. Si l'État, notre premier financeur - à hauteur de 60 à
70% - joue parfaitement le jeu, nous subissons des retards de
versement des subventions du Département et de la Région. Les
salariés veulent arrêter cette précarité, que je dénonce aussi
depuis plus de 10 ans. »