Le procès avorté d'Armand Achille
GUYANE. Tribunal correctionnel

Le procès avorté d'Armand Achille

Denis Vannier

Poursuivi pour outrage envers un colonel de gendarmerie et exploitation minière sans titre, l'orpailleur et militant indépendantiste a soutenu que la procédure menée par les gendarmes était partiale. Le tribunal lui a donné raison.

Des policiers filtrent l'entrée du palais de justice. Sur le programme de l'audience correctionnelle, un nom justifie ce déploiement préventif : Armand Achille. Le militant indépendantiste, membre du Mouvement international pour les réparations (MIR), a revêtu une tunique aux motifs africains et porte ses indévissables lunettes noires. À peine arrivé à la barre, le prévenu donne le ton. « Pas d'avocat ! Mé mo bizwen di roun intérprète. Mo pa ka parlé fransé, mo ka parlé kréyol ! » Comme s'ils s'attendait à une démonstration de force, les magistrats ne montrent pas la moindre surprise. À peine un peu de lassitude. « Vous êtes sûr, Monsieur Achille ? », l'interroge, sceptique, le président du tribunal, Stéphane Rémy. « Mo langue a gwiyanè, paske mo sa Gwiyanè ! » Le prévenu ne tient pas en place, il se retourne vers la salle, interrompt les magistrats... « Ayez au moins le respect de ne pas me couper la parole, le reprend le président. Ici, vous n'êtes pas dans une tribune...

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